Organiser l’Euro de football représente un enjeu majeur pour un pays. Au-delà de l’aspect sportif, quel est l’impact d’un tel évènement sur le plan économique et culturel pour le pays hôte ?
Sommaire
- 1 Des retombées économiques considérables
- 2 La création et rénovation d’infrastructures
- 3 Une vitrine exceptionnelle pour le pays
- 4 L’organisation d’évènements culturels et festifs
- 5 Le développement des transports et de l’hébergement
- 6 L’opportunité de redynamiser certaines régions
- 7 Les risques de surdimensionnement
Des retombées économiques considérables
Accueillir l’Euro génère des retombées économiques directes et indirectes estimées à plus d’1 milliard d’euros. Outre les recettes liées à la billetterie et aux droits TV, le tournoi dynamise fortement l’activité touristique et commerciale pendant toute sa durée. Les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des transports et du commerce engrangent des revenus supplémentaires colossaux. Rien que sur le mois de l’Euro 2016, la consommation touristique a bondi de 15% en France.
La création et rénovation d’infrastructures
Organiser l’Euro impose de financer la construction ou rénovation de stades et d’importantes infrastructures de transports. Un investissement financier massif, mais qui constitue un héritage durable pour le pays hôte. L’Ukraine avait ainsi rénové ou construit 5 stades pour l’Euro 2012. Le Portugal a quant à lui dépensé près de 700 millions d’euros pour ses stades et aéroports en 2004. Au-delà du tournoi, le pays améliore ainsi ses équipements pour des décennies.
Une vitrine exceptionnelle pour le pays
Pendant un mois, le pays hôte bénéficie d’une exposition médiatique hors norme. L’Euro offre une vitrine exceptionnelle pour mettre en avant la culture, le patrimoine historique, les paysages, la gastronomie et promouvoir l’attractivité touristique auprès de millions de téléspectateurs. Le Portugal a ainsi vu sa fréquentation touristique croître de 12% l’année suivant l’Euro 2004.
L’organisation d’évènements culturels et festifs
Le tournoi s’accompagne de festivités et d’évènements culturels dans les villes hôtes : fan zones géantes, concerts gratuits, animations de rue, etc. Ces animations au sein des villes renforcent la dimension culturelle et participative de l’évènement pour les habitants. La fan zone des Champs-Elysées à l’Euro 2016 avait rassemblé près de 5 millions de visiteurs.
Le développement des transports et de l’hébergement
Le pays doit adapter son réseau de transports et développer sa capacité hôtelière pour absorber l’afflux massif de spectateurs pendant le tournoi. L’Ukraine avait investi dans de nouvelles lignes de train et agrandi ses aéroports. La Pologne et l’Ukraine avaient ajouté plus de 100 000 chambres d’hôtel pour l’Euro 2012.
L’opportunité de redynamiser certaines régions
Certains pays profitent de l’évènement pour redynamiser économiquement des villes ou régions en difficulté, en y organisant des matches. Lille, Lyon, Bordeaux ou Saint-Etienne ont ainsi bénéficié de retombées significatives grâce à l’Euro 2016.
Les risques de surdimensionnement
Certains stades construits spécifiquement pour l’Euro peuvent ensuite être sous-exploités, faute de clubs résidents capables de les remplir après le tournoi. Il existe un risque de surdimensionnement s’il n’y a pas de réflexion sur l’héritage.
Au final, accueillir l’Euro revêt une portée économique, médiatique et culturelle énorme pour un pays. Le pays hôte bénéficie d’un rayonnement extraordinaire et construit des infrastructures utiles sur le long terme, à condition d’anticiper leur exploitation future.